Éditos

38e Festival Tous Courts

« N’hésitez pas ! Venez ! Poussez les portes des cinémas aixois et de l’Institut de l’image… » C’est quasiment par ces mots que j’achevais l’éditorial figurant dans le catalogue de la trente-septième édition de notre festival.

Un an après, voilà qu’il ne m’est plus permis d’écrire pareilles phrases ! Les portes des cinémas viennent à nouveau de se refermer, après un printemps claquemuré, et elles restent closes jusqu’à nouvel ordre. Une sale histoire ! Pas celle du court métrage de Jean Eustache (1977), qu’on aimerait tant revoir en salle, surtout son volet fiction dominé par la figure de l’immense Michael Lonsdale récemment disparu, dont le verbe délicieusement pervers magnifie son récit de voyeur dans un café parisien. Une sale histoire qui rivalise avec les scénarios catastrophes et les visions post-apocalyptiques imaginés depuis toujours par le cinéma. Une sale histoire qui confisque nos biens communs, nos espaces publics, ajourne les projections partagées, live, le coronavirus imposant un monde de l’hygiénisme, forcément hypersécuritaire (l’implacable « restez chez vous »), qui fige les pensées, les manières d’être vivant, met en crise la sensibilité.

Distanciation oblige, rendez-vous en ligne, sur notre plateforme. Les portes qu’on vous ouvre y sont virtuelles, mais la passion vouée au format court et l’amoureuse sélection opérée par nos programmateurs restent bien réelles, de même que le talent des cinéastes et l’intensité de leur créativité. Plongez dans cette trente-huitième édition, entièrement gratuite ; laissez-vous surprendre par nos compétitions internationale et expérimentale, par nos programmes spéciaux et coups de cœur. Mais comme on a hâte de vous revoir l’an prochain dans les salles, de vous offrir des images et des histoires prenant chair et vie sur les écrans ravivés par la lumière retrouvée !

 

Guy Astic
Président du Festival Tous Courts

...»Bonbons, caramels, esquimaux glacés !»

C’est le sujet d’un mauvais film, un vrai nanar : les rues sont désertes, les cinémas, les théâtres, les restaurants, tout est fermé. Lumière glauque, ambiance moche.

Le film est tellement mauvais que les spectateurs font la queue pour sortir.

Alors nous, l’équipe du Festival au grand complet nous avons écrit une autre histoire où tout est inventé. L’histoire d’un festival qui a du talent et ne s’en laisse pas compter. Car dénombrer semble être le Maître-mot du jour...

On compte tout, c’est pourquoi nous, cette année, nous comptons vraiment sur vous. Le succès de la 38eme édition du Festival tous courts est entre vos mains.

Car en exclusivité et spécialement à votre intention, cher Public, nous avons changé la partition, et rédigé un scénario nouveau : celui d’un festival de courts métrages entièrement virtualisé et magnifiquement composé, par la grâce d’une équipe de programmation de haute volée. Avec le soutien de tous, jurys, réalisateurs, producteurs, distributeurs, programmateurs invités, partenaires privés et institutionnels, que nous remercions chaleureusement.

Au menu : 10 programmes de compétition internationale, 3 programmes de compétition de films expérimentaux, 4 cartes blanches, 1 programme de films en région et nos coups de cœurs, bref, au cinéma comme si vous y étiez…
Mais ne vous y trompez pas... Ça ne se voit pas, mais nous avons le sourire en biais et le cœur gros, d’être obligés de ne faire avec vous la fête qu’à moitié !
En perspective, donc, un Festival comme vous n’en avez jamais vu, visible gratuitement de chez vous, à la carte. Il y a du 7eme Art dans l’air.
Rejoignez-nous du 1er au 6 décembre.

Bienvenue au festival Tous Courts en ligne ! des gigas-bits d’émotion !

 

Laurence Vivarelli
Déléguée générale du Festival Tous Courts